Tuesday, March 01, 2005

1 mars 2005

Bonjour,

Alors, on me félicite pour mon assiduité?? HEheh - En réalité, il y a que j'ai une nouvelle nouvelle cette fois, alors n'est-ce pas... Mais d'abord, le quotidien; alors on est retourné pour une moultième fois à la maison de l'ennui hier (comprendre Boar House, le bar américain (en fait, le propriétaire est Canadien; mais ça fait plus américain comme place alors...) d'expat où l'on peut bénéficier de nourriture américaine à moitié prix (6$ pour un gros hamburger frite) et de breuvages en rabais. Par exemple le lundi, 4 breuvages pour le prix d'un - c'est quand même économique. Ce qu'il y a c'est que généralement on se met à 4 et l'on commande à tour de rôle sa tournée de breuvages et comme chacun a des goûts bien personnels; on se retrouve avec un long island ice tea, un pepsi-rhum, un sex on the beach (breuvage rose-orange, ça vous donne une idée) suivi d'un white Russian le tout couronné d'une marguarita décapante! Bref, bien des mélanges... Heureusement, les dits-breuvages sont généralement bien léger en alcool (sauf exception, quand le barman semble soudainement échappé sa bouteille de fort dans le mixte... bref) Donc, on s'en sort quand même la tête haute avec un estomac trop plein et légèrement meurtri... Voilà. À dire vrai, généralement, je chante les louages des hamburgers plus que satisfaisants du Boar House, mais là; je dois avouer que ça fait 2 fois de suite que ma boulette est imprégnée d'oignons et les gens semblent avoir oublier le goût prononcé des Américains normaux (voire même des Canadiens normaux) pour ce bon vieux ketchup. Et essayez donc, vous autre, d'arrêter la serveuse russe pour lui demander le dit ketchup avant que vos frites ne soient devenues toutes frettes! Et encore, quand bien même vous y arriviez; vous n'auriez pas plus droit à votre ketchup avant que les redites frites ne soient quand même devenues frettes. C'est qu'il faut compter un bon 15 minutes entre chaque demande et sa réalisation. Bon voilà, assez rechigné contre les Russes; je disais donc, mon hamburger était décevant et en général la soirée était un peu moyenne. Et puis, on est retourné à l'obshi à 9h30 - ce qui est également un peu décevant parce que, franchement, je commence à en avoir marre de l'obshi et de ses tapisseries fleuries... En tout cas. Ça c'est ma faute; je devrais me planifier des soirées au théâtre où au concervatoire, ce genre de choses culturelles et bien vues. Enfin bref.

Ah oui! et ses nouvelles? dites-vous

Eh bien, il semblerait que je me sois trouver un job. En tant que... oui, oui, c'est bien celà - prof d'anglais! D'accord, rions un bon coup! Eh bien, je vais voir, j'ai eu une sorte d'entrevue tantôt, qui n'était pas vraiment un entrevue en réalité, la femme m'a dit, écoutez, nous avons ce groupe là, ce jour-là, ça vous intéresse? Qu'elle me dit, et moi je fais, mais oui, d'accord. Et voilà. Donc, je commence ce vendredi, seule ombre au tableau, il semblerait qu'ils ne paient qu'une fois par mois - disons le, je devrais donc vivre sur mes croûtes, ce qui est un peu moche - par contre, ce qui est bien, c'est que ça paie entre 17 et 20$ usse. Oui, oui, c'est bien celà; pour une personne possédant toute mes compétences, comme n'être pas une "native English speaker" et n'avoir jamais enseigner l'anglais. Eh bien eh bien.

Bon, je vous en reparlerai donc après vendredi, on verra bien ce qui adviendra. De toute manière, j'ai une autre entrevue demain, avec une entreprise qui cherche des profs de français cette fois.

Bon, amusez-vous bien à Québec (ou, au Québec selon les cas) et, à bientôt!

Anne p

Saturday, February 26, 2005

26 février 2005

Vive les bonnes résolutions!

Je viens de relire mon dernier commentaire "bloguesque" histoire de me remémorer où j'en étais rendu... Ça ne fait que confirmer ce que nous savions tous déjà à propos des bonnes résolutions! Enfin. Alors, évidemment il m'est arrivée plusieurs trucs depuis le mois de janvier - mais bon; je ne vais pas vous raconter pleins d'anectodes en retard et tous ça - d'abord parce qu'elles ne me viennent pas vraiment à l'esprit et surtout parce que ça ne serait pas tellement pertinant - il me semble. Donc, pour en venir aux faits plus important; comme la plupart d'entre vous le savez, nous avons été mis à la porte de notre fameux 9e étage - "plus près du ciel, pas sûr!" pour se faire catapulter à gauche et à droite. Le tout dans les normes de toute bonne administration russe: c'est-à-dire dans le désordre et la désinformation. D'abord, nous avons évidemment appris notre déportation imminente à travers les branches américaines, (nos voisins américains, en fait) mieux informés que nous, il semblerait... Nous sommes donc allés confirmé l'information auprès de l'administration de l'obshejitie, croyant naïvement à une ségrégation qui n'incluerait que les dits américains, bruyants et festifs, qui s'attiraient sans arrêt les foudres des dijornaya (les gardiennes de l'obshi. si vous voulez - des vieilles madames dont certaines sont assez sympathiques et d'autres sont franchement revêches) Bref, quelle ne fut donc pas notre surprise (commentaire totalement ironique en réalité) d'apprendre que nous allions déménager dans un délai d'une semaine (plus ou moins, évidemment, les dates précises ne sont pas appropriées ici...) vers l'autre corpus de résidence. C'est à dire, un bâtiment moche et miteux dont les toilettes puent et n'ont pas de sièges, envahit par les coquerelles et qui tombe généralement en ruine. Évidemment, tous ça nous a précipité dans un vent de panique et d'inquiétude et nous avons donc tenter de négocier notre destinée по комнате (de chambre). Et, au bout du compte, on s'en est quand même bien sortie - Hervé se retrouve dans l'autre corpus mais dans une chambre simple toute rénovée et moi je suis maintenant seule canadienne détentrice d'une chambre simple dans le même corpus où j'étais avant. Ce qui est bien, parce que la plupart de mes amis habitent là et on a pas le droit (théoriquement) de revenir dans l'obshi passé une heure du mat. par exemple, et certaines dijornaya refusent les invités après 11hres du soir par exemple. Bon, bref.

Qui plus z'est

Nous avons repris les cours de russe et, en prime, cette session-ci nous avons un cours d'histoire de la culture russe ainsi qu'un cours de littérature; tous deux en russe, bien sûr, ce qui est chouette parce que ça nous fait plus de cours, plus cool qu'à la dernière session. J'ai aussi commencé à donner les cours qui servent supposément à payer pour ma chambre; je ne donne plus les cours de cinéma comme à la session passée mais plutôt deux cours de français; en fait, c'est surtout pour faire la discussion avec un groupe intermédiaire débutant et un groupe intermédiaire avancée. Jusqu'ici ça va plutôt bien, les élèves ne sont pas hyper-enthousiaste mais ils n'ont pas l'air de mourrir d'ennui non plus alors ça va. Je leur ai d'ailleurs fait écouter une chanson de Jean Leloup et ils ont plus ou moins apprécier mais je crois qu'ils se sont quand même bien marrés à traduire les paroles du texte. Et on a pu voir que plusieurs jeunes gens ne connaissent pas Edgar Allan Poe... Hum, jeunesse dévergondée - "dans mon temps..."!

Paradoxalement

C'est marrant parce qu'il y a encore quelques nouveaux venus qui se sont joint à notre groupe de Québécois et on a donc recommencé l'expérience balade dans Moscou avec les nouveaux qui voient tous d'un regard neuf et crédules et ça m'a amené à tenter de me remémorer comment je voyais Moscou quand je suis arrivée au début et c'est drôle comme c'est difficile maintenant de me remettre dans ce contexte. On dirait que je suis tellement habituée maintenant à ma vie à Moscou que la plupart des choses sont normales. Ce qui me semblaient bizarre au début est maintenant tout à fait normal. Je ne m'offusque plus vraiment du mauvais service dans les restaurants, les prix me semblent normaux, la manière qu'on les gens de s'habiller ne me frappe plus, je ne m'inquiète plus en général quand je me promène dans la rue, je suis habituée à arriver en retard à mes cours parce que la prof aussi est en retard. C'est comme un renversement du balancier: au début je devais sans cesse essayer de ne pas tout trouver inhabituel en me remémorant toujours que j'étais en Russie et maintenant, on dirait que je dois me rappeler que tous ce qui arrive n'est pas vraiment habituel pour moi compte tenu que c'est la Russie et que chez nous c'est différent. En tout cas. J'ai l'impression que tout ça est un peu confus... Hum, je vais donc aller me ballader un peu parmi les conducteurs - fous - de la Russie, marcher sur les trottoirs - mal déneiger et couvert de glace sans aucun sel - respirer l'air - puant et polluer - croiser des passants - pressés et désagréables qui nous foncent dedans sans s'excuser- et faire un grand sourire à Moscou!

En terminant, je souhaite, humblement (et sans trop y croire) réitérer mes voeux de blogs plus fréquents... J'ai trouvé un ordinateur où ça fonctionne alors, il n'y a plus de raison, n'est ce pas?
À bientôt!

Saturday, January 15, 2005

Épilogue - suite et poursuite

Épilogue - seconde partie

L'ère post-Baïkal

Nous étions rendus à la période qui suit le retour de l'expédition en Sibérie. Au mois de novembre donc. Pour faire un résumé bref, il n'y avait pas encore de neige à ce moment-là; celle-ci n'est arrivée que 2 ou 3 semaines plus tard. Ce qui a d'ailleurs donné lieu à une mémorable bataille de neige regroupant presque tous les habitants de l'obshijitie. Sans exagération, on devait être une bonne trentaine à se lancer des boules de neige. Par la suite, les gens se sont mis à jouer au soccer des neiges et, pour ma part, je suis allée me réchauffer à l'intérieur. En général, je me suis tenue un peu plus tranquille au mois de novembre. J'ai eu des moments d'études et des moments de cinéma pas cher (parce qu'on a découvert un cinéma qui propose des films de répertoire à 2 dollars juste à côté de l'université...) Et, en gros, voilà. Je n'ai pas vraiment de faits saillants à relater à propos de cette période, je dois avouer... Le train-train, quoi; les cours avec Maya, l'enseignement, de plus en plus pénible et sporadique avec les deux petites filles et quelques sorties avec des amis. Ah oui, et beaucoup de lecture - et, j'Ai FINI GUERRE ET PAIX!!!!!! Sérieusement, ce livre là est vraiment très très long. C'est très bon aussi, mais diantre! Il faut dire que je n'ai pas perdu la manie de lire plusieurs livres en même temps, alors avec Guerre et paix ça rallonge drôlement le processus. Bref. J'ai aussi découvert Salinger - mais il faut le lire en anglais je dis, parce que j'avais déjà essayé en français et franchement, ça n'était pas aussi intéressant il me semble...

Les vacances de Noël

Bon, quand même un peu plus d'actualité comme thème! Quelque part en décembre, j'ai "rencontré" de nouveaux amis Québécois. En fait, je les connaissais déjà mais jusque-là, je n'avais pas passé beaucoup de temps avec eux. Il faut dire que l'ambiance de l'obshijitie s'est transformée de manière étonnante après l'arrivée de la première neige. Il semble qu'un grand vent de folie est balayé Moscou. Les "Vetcherinka" - les party, quoi, se sont mis à se multuplier à travers les salons des divers étages. D'abord un peu ennuyée, parce que le bruit m'empêchait de dormir, je me suis finalement rangée du côté des festivants à la fin de la session. Après tout, les fêtes arrivaient rapidement et il y avait quelques Québécois qui nous quittaient définitivement. J'ai eu peur pendant quelques jours de me retrouver toute seule dans l'obshijitie désert pour Noël et le jour de l'an - d'autant plus qu'Hervé St-Amand parlait d'aller voyager en Europe, mais en fin de compte, il s'est avéré que les Québécois avec qui j'avais commencé à sympathiser restaient dans les parages (enfin, à l'exception de l'un d'entre eux, hélas...) Fin décembre, nous avons donc décoré le salon du 9eme étage (le nôtre) dans l'obshi. déserté(e) (je suis embêtée... Obshijitie est neutre en russe...) Sans blague, il restait à peu près 10 personnes dans tout le bâtiment!

La Datcha

Pour Noël, nous avons donc décidé de louer une datcha pas très loin à l'extérieur de Moscou, dans une campagne environnante. C'était vraiment chouette - en fait, mais vous savez déjà tous ça je suppose; je vous l'ai déjà raconté je crois. Bref, c'était une place réservée aux compositeurs à l'époque soviétique. Il y avait le même genre d'endroits de vacance pour les écrivains, par exemple, où on leur offrait la possibilité de louer une petite maison à bas prix. Bref, c'était vraiment bien, dans un genre de petit village de datcha avec des arbres et tout. La datcha était chauffée par des poêle à bois de type russe et ça nous a pris quelques temps (en fait je dis:"nous" mais c'est plutôt les gars qui se sont occupés de chauffer...) pour comprendre le fonctionnement du poêle russe... EN général, pour ceux que ça intéresse, il s'agit de chauffer le four le plus possible pendant quelques heures et jusqu'à ce que le bois soit tout consummé et qu'il ne reste que des braises et à ce moment on referme tout et la chaleur reste dans la datcha pendant des heures. Bon, bref, nous on a quand même eu un peu froid... Mais c'était vraiment chouette pareil parce qu'on s'est fait un vrai réveillon avec des "zakouski" - petits fours, je dis; craquelins, trempette, salade russe, ce genre de chose et, même, de la vrai dinde absolument délicieuse (pour vrai) bien juteuse et avec une farce vraiment bonne. D'habitude, je n'aime pas trop la dinde, mais là... Et puis, on s'est fait des petits jeux pour remporter des cadeaux - genre mimer des machins ou deviner le nom d'une personnalité et nous avons également eut un échange de cadeaux à 100 roubles (5$, mais ça fait plus impressionnant 100 roubles, il me semble..!) Alors, j'ai remporté un briquet-zippo-téléphone qui sonne comme un cellulaire quand on l'allume. C'est pas très discret mais c'est marrant et en général les russes le trouvent cool (klasna! disent-ils) Quand à moi, j'avais offert un téléphone cellulaire-jouet et des chocolats, alors on a pu passer la soirée à avoir des discussions ficitives à l'aide de nos nouveaux gadgets. Je pense qu'on a bien dû appeler nos famille 150 fois chacun pendantla soirée. Il faut croire que ça manquait quand même un peu... Bon, allez, d'accord, c'était bien comme Noël, mais il faut le dire; un Noël sans famille, c'est pas vraiment Noël... Enfin.

С Новым Годом

Pour le jour de l'an, nous sommes évidemment allés sur la Place rouge, histoire de faire comme les vrais moscovites. À vrai dire, je crois qu'il y a autant sinon plus de gens qui sortent dans les bars pour accueillir le nouvel an. Les prix sont horrible, de 50 à 200$ dans les bars normaux et encore bien plus dans les endroits de friqués. J'ai vu une pub dans une revue pour une soirée à 1000$ (USD - comme ils disent) dans un bar - et là, je ne suis même pas au courant pour les endroits où l'on ne peut accéder que sur invitation seulement (il y a quelques bars comme ça à Moscou; c'est drôle, il me semble qu'à Québec ça n'existe pas, mais bon - peut-être que je suis juste pas au courant). La place rouge, c'était bien, il y avait vraiment beaucoup de monde; c'était rempli! Ce qu'il y a, c'est qu'il aurait fallu arriver plus tôt, parce que quand on est arrivé, à minuit, il y avait le décompte; la folie, les Bonne années! et ensuite c'était fini et tout le monde s'en allait à toute vitesse... Enfin, c'est pas grave, nous sommes quand même restés un peu et ensuite nous avons pu nous balader avec la foule sur Tverskaya - une grosse rue en face du Kremlin - parmi les gens qui dansaient dans la rue et c'était bien. Alors voilà.

À propos de mon retour

Bon, comme vous le savez tous maintenant je crois, j'ai décidé à la toute dernière minute de repousser encore un peu mon départ de Moscou. J'ai simplement décidé de me mettre plus intensivement à l'étude du russe, pous les quelques mois qui me reste ici, et de profiter encore un peu de la vie culturelle quand même excitante de Moscou. Je n'ose pas vraiment me prononcer dans à la date de mon retour, parce que, bon - je commence à perdre toute crédibilité je crois... Enfin, disons que ça sera au plus tard le 18 mai parce qu'après ça mon billet ne sera plus bon. Ah oui, je tiens aussi à préciser que ma décision n'est nullement motivée par quelques rencontres avec quelques russes comme tout un chacun semble le penser! Tout ça, c'est la faute de Moscou, je dis: blame it on Moscou, voilà tout! Bon, d'accord, à bientôt - je vais essayer d'être plus à jour dnas mon blog quitte à écrire de toutes petites mises à jour plutôt que des romans de 900 pages! Tiens, ça sera ma bonne résolution...

À bientôt!

Sunday, January 02, 2005

Épilogue première partie

Bonjour,

À propos des délais:
Il est temps pour moi de partager avec vous l'une des caractéristiques bien typiques des gens russes (attention: risque de généralisation!): ils ont tendance à être en retard - oui, oui, c'est bien vrai. Les professeurs sont presque toujours en retard à leurs cours, les étudiants de même et lorsque les gens vous donnent rendez-vous à 19hres, mieux vaut prévoir un petit délai de 15 minutes... Vous voyez peut-être où je veux en venir? Mon voyage au pays des Soviets tire maintenant à sa fin - néanmoins, il n'est pas dit que je quitterai Moscou sans avoir conclu au préalable le récit, fragmenté certes mais tout de même entêté, de mes aventures dans la ville aux milles et un clochers. (D'ailleurs, à ce sujet, je regardais tout à l'heure un petit livre à propos de Moscou qu'une amie a offert à Hervé récemment, et je me disais qu'il y a beaucoup trop d'églises dans cette ville. C'est joli certes, mais on finit par ne plus les voir.) Bon, alors en guise d'explication, plus ou moins valable il va sans dire, à l'abandon momentanné de mes mémoires moscovites, je dirai que feu l'ordinateur d'Hervé est justement décédé, il y a de cela... plus d'un mois, emportant avec lui tout un texte que je venais tout juste de terminer, comportant notamment le récit détaillé de mon expédition en Sibérie... Eh bien, voilà, c'est raté - vous ne connaîtrez jamais cette partie de mon séjour... Mais non, allons - vous me connaissez mieux que ça n'est-ce pas? Oui, voilà, ayant apporté mon fidèle journal de bord avec moi à bord (ouuuh!) du Trans-Sibérien, et ayant bénéficié il va sans dire, de plus de temps que nécessaire pour pondérer mes découvertes et les noter...bref, pas d'inquiétudes, vous aurez droit à quelques extraits sans plus et non pas à l'intégrale ;) (je précise pour ceux qui craindraient, à juste titre, ma verve enflammée - ok, je me calme!

Bien - Le voyage à Irkoutsk; extraits choisis ;)

24 octobre 2004

"Nous avons quitté Moscou hier à 23h25 et nous voilà en route pour Irkoutsk. La première nuit à bord du train s'est étonnament bien passée - J'ai réussi à dormir! Pourtant il faisait chaud et ça sent mauvais dans le wagon... Maintenant, c'est notre première journée dans le train et mieux vaut s'habituer parce que ça va être la même histoire pour trois jours consécutifs; c'est un peu fou..."

"Il ne s'est rien passé de tout l'avant midi, tel que prévu, mais ce midi il y a eu un arrêt de 20 minutes dans une ville inconnue. En effet, nous ne savons déjà plus où nous sommes."

"Nous avons traversé l'Oural en secret pendant la nuit. Aujourd'hui, nous avons croisé plein de petits villages parsemés de bicoques en bois qui n'ont pas vraiment l'air de maisons. Puis, nous avons rencontré une première précipitation de neige et maintenant les paysages ont tous un petit fond blanc. C'est très beau. Les sapins, les arbres, les champs et les villages tout en blanc. C'est un décor très particulier qui a quelque chose d'à la fois pauvre et rassurant. Tout à l'heure, il y avait tout une section d'arbres dont les branches étaient enveloppées de glace; on aurait dit une forêt de cristal; c'était presque magique."

26 octobre 2004

"Enfin! La dernière journée de train! Demain matin à 4hres nous serons à Irkoutsk. Le temps
a commencé à se faire long hier après-midi, d'autant plus qu'il faisait gris et pluvieux et que la petite neige sympa de dimanche n'y était plus. De plus, mon spoutnik (compagnon de voyage) est devenu grincheux et maussade. Heureusement, ça lui a passé en jouant une petite partie de cochon (8, uno, ce que vous voudrez...)"

"Nous sommes passés par Novosibirsk hier soir vers 10hres - quoique, le temps perd de sa signification compte tenu qu'il y a un décalage de 4hres entre Moscou et ici et il y a encore une heure avec Irkoutsk - bref. Nous n'avons donc presque rien pu voir de Novosibirsk parce qu'il faisait noir mais il m'a semblé que ça avait vaguement l'air d'un gros Lévis de toute façon."

29 octobre 2004 - Listvienka

"Après avoir survécu au voyage en train - dont les derniers moments furent particulièrement pénibles suite à une nuit de bamboche avec deux russes et un Nouveau-Zélandais rencontrés dans le train, nous avons finalement mis pied à terre à Irkoutsk. Grande ville pas trop mal, du peu que j'en ai vu."

"Nous avons finalement trouvé un moyen de nous rendre à la gare de bus (avtovakzal) en négociant fermement avec un chauffeur de taxi aux dents en or et à la chapka de fourrure noire. Il a essayé de nous convaincre tout au long du trajet de nous conduire à Listvienka (un village au bord du lac Baïkal) pour 30$ US. Nous sommes tout de même parvenus à destination après moults "louvoiements" dans les rues tortueuses d'Irkoutsk. Nous avons donc pu bénéficier du tarif des bus de 3$, ce que mon budget serré a grandement apprécié."

"Finalement nous nous sommes rendus sur les rives du lac Baïkal, dans le petit village de pêcheurs de Listvienka; où nous sommes maintenant coincés pour cause de neige. N'est-ce pas ironique? Enfin. Nous sommes arrivés ici mercredi en après-midi. Le temps était superbe. Il faisait beau soleil, la température n'était pas trop froide et le ciel était tout bleu - ce que je n'avais pas vu depuis un bon mois je pense compte tenu qu'à Moscou il fait toujours gris... Bref. Le village est charmant. Tout en côtes, bordé de montagnes jaunes, brunes et vertes. Nous sommes allés faire les chèvres dans les flancs de montagnes. Avec le soleil qui se couchait doucement sur le lac et la lune qui se levait tranquillement au même moment, pleine et grosse. Le lac était absolument époustouflant et immense avec des montagnes aux sommets blancs en arrière-plan."

"Petite péripétie facheuse: hier soir nous avons enfermé la clé de notre chambre à l'auberge dans la dite chambre. Bien sûr, la dame de la réception n'avait pas de double de la clé... Néanmoins, elle a été vraiment sympa et nous a offert une autre chambre pour la nuit et le serrurier est venu ce matin pour débarrer la porte. La seule chose c'est que nous avons manqué le bus de 7hres du matin pour retourner à Irkoutsk parce que nos bagages étaient toujours enfermés dans la chambre maudite."

"Cependant, à présent, un autre pépin; le bus qui devait nous ramener à Irkoutsk ne passe pas à cause de la neige qui s'est mise à tomber cette nuit. Nous devons donc prendre le marshroutka (petite camionnette-taxi à bas prix). Or, celui qui est passé il y a près d'une heure était plein et nous n'avons donc pu le prendre. Maintenant, il ne reste plus qu'à attendre le prochain, lequel passe quand bon lui semble, en espérant qu'il passe bel et bien..."

1 novembre 2004 - Ulan Ude

"Heureusement notre périple, il s'avère, ne s'est pas éternisé à Listvienka plus lontemps que prévu. Nous avons pu reprendre le marshroutka peu de temps après mes dernieres écrits."

"Nous sommes donc retournés à Irkoutsk et nous sommes rendus immédiatement à la gare pour nous procurer des billets de train pour Ulan-Ude (plus à l'est). Le but était d'aller le plus rapidement possible à Oust-Bargouzine, près du lac Baïkal mais sur la rive opposée à Listvienka puis de là, dans la réserve faunique de Zabaïkal qui est située plus au nord et qui est supposée être superbe et sauvage (et qui compose en partie les montagnes aux sommets enneigées que nous avions aperçues quelques jours plus tôt). Une fois les billets achetés, nous avions tout l'après-midi pour relaxer et découvrir Irkoutsk. La ville m'a semblé de taille assez modeste; enfin, disons comme Québec avant les fusions. C'est assez beau d'ailleurs, moins fou qu'à Moscou pour ce qui est de la foule et même dans la structure de la ville. Il y a plusieurs beaux bâtiments mais rien d'extravagant. Comme partout ailleurs, c'est un peu décrépi et plutôt gris mais tout de même agréable. Les deux rues principales s'appellent Marx et Lénine, c'est quand même marrant."

"La nuit dans le train a été plutôt courte. Nous sommes arrivés à Ulan Ude à 5h40 du matin évidemment très fatigués. Comme toujours, nous avons été assaillis par une bande de chauffeurs de taxi, fatigants et harcelants, encore plus qu'ailleurs il m'a semblé. C'est vrai qu'ici nous avons définitivement l'air de des touristes compte tenu que les gens du coin ont des traits très asiatiques (il faut dire qu'on est tout près de la Mongolie maintenant). Il faisait donc nuit et froid et Ulan Ude nous est tout de suite apparu comme un endroit étrange et vaguement dangereux alors que nous attendions le bus. Ça devient d'ailleurs comme une histoire qui se répète: la gare de train (j-d vakzal), la gare de bus (avtovakzal), les marshroutka, les bus, les chauffeurs de taxi vautours, le froid et les gens qui nous regardent comme si nous étions des extraterrestres..."

"Nous avons dû attendre dehors 30 minutes à la gare de bus pour acheter des billets parce que le guichet n'était pas encore ouvert. Il était 7hres du matin et il faisait encore noir comme en pleine nuit, aucune trace de l'aube à l'horizon. De plus, il faisait vraiment froid, j'ai même dû sortir mon dernier chandail en réserve. En plus, j'avais perdu ma tuque la journée précédente et je me suis aperçue à ce moment-là que mon zipper était cassé. Bref, le moral était vacillant et l'idée d'aller se reposer un peu dans l'hôtel miteux le plus proche était assez tentante. D'autant plus que nous allions dans le nord, là où il ferait encore plus froid et moins soleil, le trajet durait 8hres et les bus étaient terribles. Heureusement, dans ce genre de voyage, il finit toujours par y avoir un moment où la chance se pointe et quelque chose de bien arrive au moment où on ne s'y attend plus. Dans ce cas-ci, le heureux hasard avait l'apparance d'un jeune couple: Andreï et Eva - un russe et une allemande qui vivent justement à Oust-Bargouzine dans une petite maison."

"Leur maison est plutôt rustique; ils doivent la retaper complètement. Pour l'instant, il y a la cuisine et la chambre à coucher qui sont fonctionnelles. Et encore, ils n'ont pas l'eau courante, ils doivent la puiser dans un puit; pas de four, simplement un élément chanffant; le chauffage se fait entièrement au bois à l'aide de deux poêles russes - dont le fonctionnement est d'ailleurs assez pariculier; il n'y a évidemment pas de lavabo et la toilette est à l'extérieur. Ils ont aussi deux adorables chats; Maya et Mikesh, tous deux très affectueux."

"En outre, nous nous sommes beaucoup baladés à travers le petit village; en fait pas si petit; il y a quand même 7000 habitants. C'est étourdissant de voir toutes ces rangées de maisons de bois identiques, peintes en bleu, vert et blanc. Puis, nous sommes retournés au bord du Baïkal; le paysage était complètement différent de Listvienka; il y avait une plage de sable et des arbres plantés dans le sable. Je n'avais jamais vu ça. Par contre, il n'y avait pas de montagne, au contraire, les berges du lac de ce côté-ci sont plates et le lac se perd au loin; on ne pouvait plus voir l'autre côté."

"Nous sommes de retour dans le Trans-Sidérien (sic) où vraiment les conditions se désagrègent avec l'usage... Le premier train que nous avons pris à l'aller était quand même comfortable et, surtout, nous étions bien placés et nous avions une table à notre disposition. Le second train, de Irkoutsk à Ulan Ude était moins agréable mais s'était seulement pour une nuit, donc, ça ne dérangeait pas vraiment. Mais maintenant, nous n'avons plus de table, pas vraiment de place pour s'asseoir, à moins d'être avec des baboushka désagrables, il fait chaud, l'odeur est franchement nauséabonde, et les gens nous regardent comme ci nous étions des évadés de prison en cavale! Et on va encore être ici pour 19 heures... Qui plus est j'ai perdu mon livre, 100 ans de solitude sans avoir pu lire la fin et, voilà."

Bon, le reste du voyage ressemble à un long "j'en ai marre", dans le style variations sur le thème: wagon-restaurant parsemé de café extrêmement sucré, de thé avec des tranches de citron et quelques soupes ici et là. De même qu'un tournoi de la mort du fameux jeu du cochon (ou 8 ou uno) de quelque chose comme 100 parties et que personne n'a jamais gagné... Mais, en gros, ça a quand même été très intéressant et surtout agréable comme voyage. Enfin, nous sommes revenus à Moscou sain et sauf, heureux de retrouver notre obshijitie bien rassurant, et un peu moins heureux de retrouver la pollution et la foule compacte, mais ça c'est une autre histoire. ..

Friday, October 22, 2004

22 octobre 2004

Les nouvelles nouvelles de la semaine, par Anne Pelletier (euh...)

Eh bien, pour ce qui est de la vie moscovite, tout c'est passé normalement cette semaine; en fait, ce fut plutôt tranquille pour moi, c'est-à-dire que je suis allée à mes cours, comme de coutume. Par contre, mon cours de cinéma est quelques peu en déroute parce que mes étudiants ne peuvent plus venir le lundi matin pour cause de conflit d'horaire obscurs (je n'ai pas trop compris leurs explications embrouillées... enfin) alors nous l'avons changé pour samedi après-midi, mais encore là, il semble qu'il y ait eu malentendu parce que samedi passé je me suis retrouvée seule dans le local à l'heure convenue, alors pour donner un cours vous comprenez, c'est un peu moins interessant... Enfin, et puis cette semaine un des étudiants sympa est venu me dire qu'ils ne pouvaient plus venir le samedi après-midi pour quelqu'autre raison tout aussi obscure... Bref, je commence à les soupçonner de boycotte déguisé - peut-être en ont-il eu marre de leur professeure amateure... pourtant, je n'ai pas eu l'impression de les ennuyer à ce point! Bon, je verrai bien ce qui va se passer. Enfin. À part de ça, je me suis dégottée une tuque aujourd'hui; c'est pas qu'il fasse encore tellement froid à Moscou mais... Enfin, ça devenait essentiel, vous comprendrez pourquoi dans la rubrique suivante.

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Irkoutsk, nous voilà! Hehhaheha!! Eh bien oui, vous le devinez, je pars pour Irkoutsk, dans le sud-est de la Russie - c'est-à-dire en Sibérie :) là où se trouve le majestueux lac Baïkal! Je partirai donc demain soir, à 11h25 précisément, avec Charles, un Québécois rencontré ici avec qui je m'entends bien (attention; c'est tout, pas de fausse rumeur!) et donc, dans trois jours, (en fait, quatre... le 27 donc) je mettrai le pied (et peut-être même les deux) sur le sol glacé d'Irkoutsk. Nous avons prévu partir pour 2 semaines, quoique la date de retour reste à fixée, selon nos péripéties et notre fantaisie. Dans tous les cas, c'est sûr qu'on veut aller se balader sur les rives du Baïkal, aller sur la rive Est, parce que là il y a une réserve faunique qu'on voudrait bien visiter, puis on va probablement aller dans la République de Bouriatie. Les Bouriates c'est un peuple de Mongoles installés en Russie depuis jadis, qui ont préservés, en partie du moins, leurs coutumes, quoiqu'ils ne soient plus des nomades depuis un bon moment. De toutes façons, ils sont demeurés Boudhistes (avec des tendances chamanistes...) et il y a donc là-bas des temples que l'on peut, semble-t-il, visité. Ce qu'on voudrait bien faire aussi. Pour l'instant, c'est ce que nous avons prévu, évidemment, il se pourrait que nos plans changent selon ce qui nous attend là-bas. De toutes façons, j'ai vraiment hâte de sauter dans le train et de partir à la découverte de la Sibérie - et puis, ça va faire un autre repos de Moscou parce que comme je vous ai déjà dis avant, je crois, Moscou ça devient épuisant à la longue. Tous ces gens qui courent partout avec leurs manières un peu brusques, et qui vous dépassent sans arrêt dans la file et qui ne sourient jamais... Bref, j'ai besoin d'un peu d'air. Et puis, m'éloigner de la gang omniprésente de l'obshijitie pour quelques jours, je pense bien que ça ne peut pas faire de tort non plus. Quoique je m'entend bien avec "presque" tous le monde, à part un mec surnommé "le fatigant" dont je vous parlerai peut-être à mon retour, les gens sont en général sympa, et il y en a toujours quelques uns dans le lot qu'on a pas vu depuis quelques jours ou avec qui on a simplement pas parlé depuis quelque temps. Mais, il reste qu'il y a toujours des gens partout et bien sûr, ma nature solitaire à quelques difficultés à s'y faire. Voilà. Évidemment, je manquerai donc quelques cours, mais j'estime que je vais apprendre beaucoup plus en voyageant parmi les russes qu'en restant dans une résidence bourrée de Québécois. Quelle logique, avouez!

Bon, voilà, alors j'espère que vous allez tous bien de votre côté. Et je vais tenter cette fois de ne pas oublier mon appareil photo histoire de ramener quelques fragments de Baïkal et de la Sibérie!

Souhaitez moi schyesliva! Et paka!
anne p, Moscou (mais plus pour longtemps!!!)

Sunday, October 10, 2004

10 octobre 2004

Retards techniques

Bien chers lecteurs,
Quelques-uns d'entre vous m'avez fait remarquer dernièrement que les nouvelles fraîches commencaient à se laisser désirer dans mon carnet de voyage (appelons ceci comme cela pour le moment). C'était juste pour voir si vous y étiez attentifs... Euh, bon, d'accord. Peut-être y a-t-il eut léger relâchement, mais je ne suis quand même pas pour me mettre à écrire qeu des platitudes, non? Enfin. Quoiqu'il en soit - pour y aller avec le général, tout va très bien ici; on a encore reçus deux nouveaux québécois dans notre délégation, ce qui porte notre nombre à...19. Oui, ça fait beaucoup - qui plus est, il y en a encore un qui arrive cette semaine. Enfin, c'est pas grave; en général tout le monde est très cool et, ce qui est bien, c'est qu'il y a moyen de jaser avec des gens différents assez fréquemment. Évidemment, les petites gangs se sont formées mais il n'y a pas de guerre de clochers ou quoi que ce soit ni de grogne entre les groupes - en tout cas, pas trop de grogne. Bref, donc, hier soir par exemple, il y a eu une petite soirée pour souligner le départ d'un Français, au cours de laquelle presque tout l'obshijitie s'est rassemblée sur un étage, et là ça faisait vraiment beaucoup de gens - avec aussi des Italiens, une Allemande (qui parle un français impeccable d'ailleurs), une Américaine discrète (qui elle ne parle pas français) et puis une autrichienne, notre voisine en fait qui parle aussi français un peu. En fait, je suis vraiment étonnée de voir combien de gens parlent français, ne serait-ce qu'un peu. Et même, souvent quand les gens vous disent qu'ils parlent seulement un peu français et très mal, c'est généralement le moment de se mettre à discuter avec eux seulement en français et d'être impressionné. Bref, c'est vraiment fréquent chez les Européens de parler pleins de langues et je les trouvent chanceux pour ça. Bon sinon, les cours vont toujours bien, c'est vraiment plaisant maintenant on a 6 heures de cours toutes avec la même professeure, Maya qui est très interessante. Elle est excellente pour expliquer en russe un mot ou un idée que l'on ne comprend pas et généralement ça fonctionne bien. Qui plus est, le niveau du cours est bon, la plupart des gens y sont plus ou moins de forces égales alors ça va très bien. Cependant, elle ne donne pas de devoirs alors je devrai, je crois, reprendre ma discipline de cet été et recommencée à étudier un peu par moi-même à chaque jour si je veux m'améliorer vraiment rapidement. Qui plus est, ces temps-ci, il y a plus de Russes qui viennent à l'obshi, que ce soit des élèves des Québécois ou encore des amis d'échange de langues (genre discussion russe-français ou anglais). Alors voilà. EN gros, je commence à comprendre pas mal bien mais je "rush" encore beaucoup pour parler, en fait probablement surtout parce que je manque encore de pratique et ensuite parce que je continue à me dire que je ne parle pas russe, ce qui est mauvais. Mais bon, je tente d'y remédier. Voilà. Outre les cours de russe, il y a aussi les cours que je donne qui occupe un peu de mon temps. Surtout parce que ça me plaît et ça m'interesse comme matière alors au lieu de seulement préparer le cours, je me prends à me plonger dans le sujet, et je passes parfois une bonne partie de mon samedi enfermée au centre Moscou-Québec (c'est là où on donne les cours, il y a de la documentation, des livres, des films et des ordinateurs connectés à internet (et bientôt une impriamante même)). C'est un peu broche à foin comme endroit, il manque beaucoup de documentation et il faut souvent "s'arranger" pour que ça fonctionne en patinant un peu mais bon. Donc, dans mon cas, je donne les cours de cinéma québécois. Les cours sont en français, j'ai seulement trois élèves (en fait je devrais en avoir quatre mais il y en a une qui a disparue dès après le premier cours... oups :( ) Les élèves restant s'en sortent quand même bien - il y en a un dont le père vient du Congo alors il parle très bien français, un autre, Misha, est très interessé par les beuveries des Québécois (il semble qu'il y en ait un plusieurs l'an passé..!) non, sans blague, il est très gentil et curieux et lui aussi se débrouille bien en français, et puis, il y a aussi un autre garçon qui ne comprend que dalle; là c'est un peu pénible parce que je ne veux pas passer tout le cours à lui expliquer des trucs évidents mais je ne peux pas non plus juste lui dire de se taire et de faire semblant de comprendre. En tout cas, en général ça va très bien; je révise mon histoire du cinéma au Québec par la même occasion et je me tape pleins de classiques inconnus jusque là. (dont certains sont d'ailleurs exellent, tel Le Chat dans le sac, 1964 - note à Michaël; je pense pas que tu apprécies...je voudrais pas recréer l'effet Rosemary's baby ;) Bien, bien, quoi d'autre, hum...

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Le cirque! On est allé là la fin de semaine passée dans le cadre du super cours à Natasha de culture de la Russie mais sérieux c'était vraiment marrant. En fait, j'ai surtout apprécié les numéros impliquants les humains plutôt que les animaux. Entre autre, il y avait deux frères qui faisaient un numéro de jongleurs debouts sur des chevaux qui tournent autours de l'arène. Ça a l'air bidon comme ça, mais c'était quand même impressionnant. Et puis, il y avait aussi des ours qui sautaient à la corde, faisaient du vélo et faisaient des acrobaties sur des genres de poutres - mais ça c'était un peu triste selon moi parce que dans la vrai vie, les ours ça fait pas de vélo, n'est-ce pas? et je trouvais qu'ils avaient l'air un peu ridicule les pauvres. Bref, on a aussi vu une colonie de chiens savants, singes savants et chèvres savantes (quoiqu'elles avaient plus l'air indisciplinées que d'autre chose parce qu'elles essayaient sans arrêt de se sauver dans la foule... hrm) Ensuite, il y avait aussi les incontournables fauves, ou, on peut aussi dire les gros chats, qui étaient quand même impressionnants, ne serait-ce que par leur présence indolente. En fait, ce qui était le plus impressionant pour moi c'était de voir les deux frères jongleurs (qui faisaient aussi office de dresseurs de lion et d'amis des singes; quelle polyvalence!) s'adresser aux lions d'un air peu impressionné pendant que ceux-ci leur grondait fréquemment au visage en leur montrant des crocs. Perso, j'aurais pas voulu être dans la cage avec eux, si gros chat fussent-ils... Mais là, ce qui était un peu triste c'est que de toute évidence ces pauvres bêtes apprennent à bien se tenir à force de coups de fouet et de baton (faute de chaise, peut-être) bref. Bien sûr, on pourrait ouvrir le débat à savoir si toutes ces bêtes sauvages ne sont pas réellement mieux en captivité comme ça, là où elles n'ont pas besoin de chasser pour survivre et où les conditions de vie sont tout de même plus facile que dans la jungle, je suppose, où les blessures et la faim menacent constamment. Mais bon, je doute. Remarquez, quand on voit les milliers de chiens errants qui traînent à Moscou on a tendance à se dire en soi-même "pauvres bêtes abandonnées", surtout maintenant qu'il commence à faire froid et qu'on peut parfois les voir grelotter. J'ai presqu'envie de me mettre à me balader avec des morceaux de bouffe pour eux dans ma sacoche mais j'aurais peur qu'il ne la mange... (la sacoche s'entend, pas la bouffe qui leur est destinée). Mais bon, qui sait vraiment ce quand pense les lions et les ours après tout. De toutes façons on a passé une excellente soirée, et puis il y avait aussi les équilibristes (vachement impressionannts) les funambules (eux aussi) la danseuse de hoola hoops (ouais, vous essaierez vous de faire tourner une cinquantaine de cerceaux en même temps autours de vous!) Et etc., ce qui était drôle aussi c'était d'entendre nos amis les Québécois, dont un en particulier, Mathieu, un mec très sympa., en fait, il vient de l'île du Prince Édouard, reconnu pour son exubérance, qui hurlaient à pleins poumons sous le chapîteau, s'attirant les regards incrédules de la foule, les "arrêtes! arrêtes!" de l'amie de Natasha qui nous accompagnait (celle-ci nous ayant d'ailleurs discrètement "dompés" là quelques minutes après le début de la représentation) et les remerciements expansifs (oui, oui, ça se dit en français aussi, j'ai cherché!) des artistes qui eux, du moins, semblaient appréciés notre engouement...criant. Voilà pour le cirque. Prochaine sortie avec Natasha; un opéra au nouvel opéra de Rimski-Korsakov je crois, Schéhérazade. Enfin, ça devrait. On avait le choix entre ça ou Carmen, mais moi Carmen ça me branche pas du tout on s'entend. ...l'amour est enfant de bohème, bouah ça fait peur. Je m'escuse Moumou mais je peux juste penser à toi entrain de... comment on dit déjà? t'exprimer? dans la cuisine sur le thème de Carmen et là, j'en ai assez entendu, dis-je. Euh, je veux dire, ça ne saurait être mieux cantaté dans un opéra de Moscou je suppose ;) eheh! Enfin, bref. Je vais voir.

Dans un tout autre ordre de ville...

Eh bien, oui. Après quatre mois dans la pollution moscovite à scrupter les hauts buildings staliniens tout de poussière revêtus, j'ai fini pas prendre mon arrière-train à deux mains (c'est poétique, non?) et l'entraîner dans le train (shouah!) direction ancienne capital nordique (merci Hervé pour ces derniers mots qui resteront marqués dans la postérité - ah non, attend, c'était pas plutôt:" Y'é quelle heure là?" :p Euh, oui bon. Voila - à la recherche de St-Petersbourg nous sommes allés! On est donc partis à quatre: Hervé, moi, Mike (noter ami américain qui habitent en apart.) et Gerhard (ami autrichien vivant dans le même apart que le précédant amér.). Nous avons donc pris un train de nuit, plus lent, moins coûteux, plus de nuit, pour nous rendre dans la Venise du nord. Départ vendredi soir, 23h30 - arrivée à Peterbourg - 8h30, le lendemain matin. C'est quand même long vouz avouerez. Enfin, le train était assez comfo. on avait chacun une petit couchette avec matelas et draps propres (youhoo!) et les toilettes étaient infects - masi ça, c'est incourtounable. Le voyage s'est donc bien passé, j'ai réussi à somnoler un peu (je m'aperçois que je ne peux pas vraiment dormir dans des endroits envahis d'étrangers...) Arrivés à Peters (c'est long comme nom de ville, vouz voyez?) on s'est tout de suite trouvés une chambre à louer dans un apartement du centre pour la gang. C'était pas tellement dificile compte tenu qu'il y a pleins de madames qui n'attendaient que ça sur le quai de gare, une coutume qui n'existe pas à Moscou - mais bon, Moscou est beaucoup moins hospitalière aux tourisme et du fait, beaucoup moins touristique que Peters. La chambre était finalement assez crade, poussièreuse, des lits très peu comfortables, des draps sales une douche horrible et un lavabos plein de vomit (et ce, pendant trois jours de temps...). Vous remarquerez que je ne commente pas sur la toilette, je vous laisse simplement déduire... Enfin, ce n'est pas tellement grave compte tenu que la seule raison pour laquelle on allait dans cette chambre était pour y dormir. Donc, après avoir déniché la chambre, notre découverte de Petersbourg a vraiment commencé (mais pas avant d'avoir petit-déjeuner au maudit Cofee house là où ça coûte 10$ pour un café et un sandwich pré-fabriqué... Enfin. Bref. Passons. En général, Petersbourg est une ville beaucoup plus belle que Moscou. Tout y est plus propre, plus entretenu - les buildings n'ont pas tous l'air de tomber en ruine (certains, quand même, mais la plupart des beaux édifices styles classiques etc. aux couleurs typique bleu, vert et jaune pâle sont quand même bien entretenus et fréquemment repeints). Je dirais que c'est moins beau que Vienne comme ville - qui est mon seul point de comparaison européen, hélas. Parce qu'en effet, St-Petersbourg est reconnu pour être la ville occidentale de la Russie. En fait, c'est dans ce but précis que Pierre le Grand la fit construire, n'est-ce pas. Et avec les canals qui entrecoupent la ville un peu partout c'est vraiment une atmosphère plaisante. L'ambiance générale qui se dégage de Petersbourg est beaucoup plus tranquille, paisible que celle de Moscou. On peut se balader tranquillement, s'arrêter quelques minutes dans les petits parcs qui sont partout dans la ville, et ce sans détonner sur le reste de la foule qui ne galope pas sans cesse comme c'est le cas ici. Autre phénomène bizarre à St-Pet. , qui ne vous dira probablement pas grand'chose par contre... c'est la quasi-absence de kiosques. Ici, les kiosques sont partout, à chaque coin de rue il y en a 20 alors qu'à St-Petersbourg il n'y en a presque jamais. Ce qui contribue sans doute aussi à l'aspect propre de la ville (quoique, je suis une partisanne des kiosque personnellement). Alors, donc, la fin de semaine s'est très bien déroulé - aucun évènement choquant - si ce n'est que je n'ai pas réussi à aller visiter l'Ermitage - qui, comme bien des musée à la manie d`être fermé le lundi. Quoique, ce n'est pas pour ça que j'ai manqué l'occasion d'aller le visiter. En fait, je ne sais pas trop, les horaires coïncidaient plus ou moins - enfin. De toute façon j'escompte bien y retourner éventuellement bientôt - ne serait-ce que pour prendre un petit break de Moscou. Je me suis quand même rendue compte dans ce voyage que j'apprécie Moscou plus que je ne le pensais, mais quand même parfois ça fait du bien de pouvoir oublier brièvement les millions de personnes qui nous entourent (et à St-Pet., c'est possible). Voilà donc, en sommes, une petit voyage reposant qui a fait du bien. Et me voilà déjà de retour (depuis une semaine) dans l'obshi. bruyants et remplis de Québécois! Je n'ai pas d'autres plans dans l'immédiat - si ce n'est continuer de lire Guerre et paix que je n'ai toujours pas terminé à ce jours. (mais ça approche!)
Alors, voilà - amusez-vous bien et que la chance soit avec vous! À bientôt

Wednesday, September 15, 2004

15 septembre

À propos des cours...

Eh bien, oui - nous avons bel et bien commencé les cours (déjà!) on pourrait presque dire en avance puisqu'ils étaient prévus pour le début septembre et qu'ils ont commencés avant la mi-septembre! Enfin bref, on a été séparé en deux groupes - sauf que la séparation est plus ou moins respectée et pas très équivalente. Pour tout dire, on se retrouve genre 12-13 dans le groupe un peu plus avancé versus 3-4 dans l'autre groupe. Donc, tous ça pour dire que ça fait un gros groupe et, évidemment, encore là les niveaux varient pas mal... En tout cas, sinon ça va bien, on a une prof assez cool - Maya - et le cours porte plutôt sur la discussion autours de thèmes tels les actualités, la politique, la culture en générale - c'est assez intéressant. Ensuite, on a eu aujourd'hui notre première rencontre avec Natasha; on va donc la voir une fois par semaine et on a déjà planifier une visite au zoo et une soirée au théâtre (en fait, à l'opéra - et je dois avouer que je suis un peu dubitative, mais bon - je suppose qu'il faut au moins l'essayer...) Donc, on va attendre de voir comment ça se passe, mais de ce côté là aussi ça a l'air pas pire. Bon, en outre, j'ai donné mon premier cours de cinéma l'autre jour (samedi matin à 9 hres en fait...) J'ai été presque étonnée de voir qu'il y avait des gens (enfin, 4 personnes, c'est pas si mal je suppose). Ça s'est bien passé, j'étais un peu nerveuse mais bon - j'ai fait rapidement un petit survol de l'histoire du cinéma au Québec et en fait, je sais pas mais j'ai un peu l'impression que les étudiants ne s'attendaient pas à quelque chose d'aussi formel que ça. Enfin, je suppose que j'ai le temps de déformalisée... De toutes façons je crois qu'on va surtout regarder beaucoup de film et discuter autours de ça. Le seul ennui c'est qu'on a surtout des films de l'ONF (genre documentaires en noir et blanc) et j'ai un peu peur de les emmerdés complètement avec ça... En tout cas. Bon, euh, alors voilà. Sinon, c'est l'été des grands-mères c'est temps-ci - c'est-à-dire qu'il fait de nouveau assez chaud (ben, pas pour mourrir de chaleur là mais genre qu'on est bien en t-shirt) ce qui est supposé arriver vers la fin septembre (c'est un peu en avance cette année je crois) Les russes nous prédisent donc quelque chose comme une ou deux semaines de chaleur encore et ensuite c'est la fin jusqu'en avril environ... Déjà les jours racourcissent (huh?) vraiment vite et ça fait une différence - maintenant à 9hres il fait complètement noir alors qu'au début de l'été il continuait à avoir une petite claireté jusqu'à 11hres. Enfin, ça ne va aller qu'en empirant alors je suppose qu'il faut pas déja commencé à paniquer pour ça. Et sinon, voilà, en général je me plaîs toujours autant au pays des ex-soviets et, pour vos informations - non, je ne me suis toujours pas trouvée de Popov à ramener au Canada et je ne suis toujours pas mariée (quoique j'ai reçu une proposition de la part d'un monsieur quelque peu saoul dans un bar!) Voilà, c'est tout. Paka!